
par Elena Fritz
Washington envoie à tous un signal remarquable :
Les principaux responsables politiques américains reconnaissent désormais ouvertement que le levier des sanctions contre la Russie a pratiquement épuisé toutes ses possibilités. Les plus grandes entreprises énergétiques ont déjà été ciblées, tout comme le secteur financier, la haute technologie, la logistique - tout l'arsenal a été utilisé. De nouvelles options ? Quasiment plus disponibles.
Attente vs Réalité
En 2022, la conviction dominante en Occident était que l'économie russe s'effondrerait «en peu de temps» sous la pression de l'embargo. Trois ans plus tard, le tableau est différent :
• Production industrielle : stabilisée, voire renforcée dans certains secteurs ;
• Exportations de pétrole et de gaz : redirigées, sans s'effondrer ;

• Flux commerciaux : réorientation vers l'Asie, le Moyen-Orient, l'Afrique ;
• Architecture financière : structures parallèles, nouveaux couloirs de règlement ;
• Même les économistes russes admettent désormais que cette résilience n'était pas anticipée.
Le cœur géopolitique
Si le principal levier de pression de l'Occident ne fonctionne plus - quel scénario reste réaliste pour mettre fin à la guerre ?
Quelques réflexions
Décision militaire ?
Peu probable : les deux côtés disposent de réserves stratégiques, de zones tabou politiques et de barrières à l'escalade.
Épuisement économique de la Russie ?
La prévision s'est révélée fausse. La Russie a mis son économie en mode guerre - avec une demande mondiale en énergie et matières premières en soutien.
Pression politique sur Moscou ?
Jusqu'ici, cela échoue face à des partenariats alternatifs (Chine, Inde, États du Golfe, Afrique).
Gel du conflit ?
Le scénario le plus probable - mais politiquement non résolu, géopolitiquement risqué.
Conclusion stratégique
Nous sommes à un tournant. Si les sanctions ont atteint leur point culminant et que la voie militaire est bloquée, la question centrale est :
Quelle sortie politique, réaliste, applicable et acceptable pour les deux parties ?
À ce jour, aucune réponse n'existe - ni à Bruxelles ni à Washington.
Conclusion générale
La politique de sanctions atteint ses limites structurelles. Le conflit lui-même, en revanche, ne les a pas encore trouvées.
source : Global Affairs via Euro-Synergies